L’auto-entrepreneur, avant même de se lancer, doit bien comprendre la différence entre ces 2 termes : le revenu et le chiffre d’affaires. Mélanger ces deux notions peut engendrer des erreurs et une incompréhension sur les modalités de calcul des droits pour lesquels il cotise.
Le chiffre d’affaires d’un auto-entrepreneur
Par chiffre d’affaires, on entend les sommes facturées et encaissées par l’autoentrepreneur. En aucun cas ne peuvent s’ajouter au chiffre d’affaires (CA) les indemnités journalières perçues (c’est uniquement le cas pour ceux au régime réel, mais donc pas les auto-entrepreneurs) ou tout achat relevant des débours.
La notion de revenu forfaitaire pour l’auto-entrepreneur
C’est le revenu que va considérer l’administration dans le calcul de vos droits, mais aussi les impôts, France Travail, la CAF…
Un abattement systématique
Pour calculer son revenu, l’autoentrepreneur doit appliquer un taux d’abattement (dit « abattement forfaitaire ») qui varie en fonction de son activité, avec un minimum d’abattement de 305 €. Cet abattement est de :
- 87% pour les activités de location de meublés classés ;
- 71 % du CA pour les activités d’achat-revente ou de fourniture de logement ;
- 50 % du CA pour les autres activités relevant des BIC ;
- 34 % du CA pour les BNC.
L’abattement s’applique sur chaque nature de chiffre d’affaires déclaré à l’URSSAF, pour une activité mixte.
A quoi correspond donc cet abattement ?
Il faut avant tout comprendre que l’auto-entrepreneur ne peut rien déduire de son chiffre d’affaires. Alors qu’une entreprise au régime réel pourra déduire de son chiffre d’affaires ses achats (on parle alors de bénéfice), le micro-entrepreneur, lui, ne pourra pas déduire de son chiffre d’affaires les coûts liés à son produit et à son activité. Ses charges sociales seront calculées sur son chiffre d’affaires.
Ainsi, si un artisan a dépensé 50 euros pour vendre un collier de 100 euros, il payera ses charges sur les 100 euros, soit dans le cas présent 12,8 euros. Il s’agit donc de bien déterminer son seuil de rentabilité.
Ainsi, vu que l’autoentrepreneur ne peut rien déduire de son chiffre d’affaires, l’administration a défini un abattement forfaitaire (une réduction de base d’imposition), qui estime les frais et charges liés à chaque activité : ce forfait reflète les dépenses comme les factures téléphoniques ou un loyer. Il est différent en fonction de l’activité.
Ces charges représentent une estimation des cotisations sociales et des charges d’exploitations de l’autoentrepreneur, elles servent de compas à l’autoentrepreneur pour déterminer sa rentabilité.
Connaître son revenu réel quand on est auto-entrepreneur
Le revenu ainsi calculé peut effectivement se rapprocher de la réalité, mais parfois, l’écart peut-être grand avec le revenu réel (ce qui reste réellement dans la poche de l’autoentrepreneur une fois toutes les charges payées (sociales et d’exploitation).
Il est important de savoir calculer son revenu réel : il servira de curseur pour choisir le régime social adapté à son activité.
La notion de charges d’exploitation
Les charges d’exploitation désignent tout ce qui compose les dépenses de l’autoentrepreneur en lien avec son activité.
On retrouvera par exemple :
- l’assurance professionnelle ;
- les frais bancaires ;
- les frais de déplacement ;
- les charges locatives ;
- l’abonnement téléphone – Internet ;
- les fournitures administratives et consommables ;
- les fournitures professionnelles ;
- la CFE (cotisation foncière des entreprises) ;
- tous les abonnements (logiciels, etc…).
Et pour les activités de vente et de fabrication :
- les achats des biens destinés à la revente ;
- les achats de matières premières ;
- les frais d’emballage et d’expédition ;
- les commissions et frais (plateforme & IOBSP)…
Le régime de l’autoentrepreneur sera-t-il durablement adapté à votre activité ?
Ce tableau vous aidera à vous situer.
Attention ! L’abattement peut aussi s’avérer trop important et bloquer le développement de certains de vos projets, surtout dans le cas des artisans avec peu de charges d’exploitation et donc un revenu « réel » en décalage avec le revenu déterminé par l’administration.
Ce sera bloquant, par exemple dans le cas du calcul de la capacité d’emprunt.
Dans cette situation, il faut envisager un passage au régime réel, plus intéressant, et penser à l’établissement d’un compte d’exploitation par année précis.
Calculer son revenu auto-entrepreneur en métropole
Négoce & fabrication | Services BIC | Services BNC régime général | Services BNV Cipav | Locations de meublés classés | |
CA | 100 % | 100 % | 100 % | 100 % | 100% |
Abattements | 71 % | 50 % | 34 % | 34 % | 87 % |
Cotisations sociales | 12,3% | 21,2% | 21,1% | 21,2 % | 6% |
CFP (formation professionnelle) | 0,1% | 0,3% | 0,2% | 0,2 % | 0,1% |
Charges d’exploitations à ne pas dépasser | 57,6% | 28,5% | 12,7 % | 12,6 % | 80,9 % |
Calculer son revenu auto-entrepreneur en outre-mer (Antilles, Guyane, Réunion)
Négoce & fabrication | Services BIC | Services BNC régime général | Services BNV Cipav | Locations de meublés classés | |
CA | 100 % | 100 % | 100 % | 100 % | 100% |
Abattements | 71 % | 50 % | 34 % | 34 % | 87 % |
Cotisations sociales | 8,2% | 14,2% | 14,1% | 14,2 % | 4% |
CFP (formation professionnelle) | 0,1% | 0,3% | 0,2% | 0,2 % | 0,1% |
Charges d’exploitations à ne pas dépasser | 62,7% | 35,5% | 19,7 % | 19,6 % | 82,9 % |
Calculer son revenu auto-entrepreneur à Mayotte
Négoce & fabrication | Services BIC | Services BNC régime général | Services BNV Cipav | Locations de meublés classés | |
CA | 100 % | 100 % | 100 % | 100 % | 100% |
Abattements | 71 % | 50 % | 34 % | 34 % | 87 % |
Cotisations sociales | 8,6% | 14,7% | 14,7% | 14,8 % | 4% |
CFP (formation professionnelle) | 0,1% | 0,3% | 0,2% | 0,2 % | 0,1% |
Charges d’exploitations à ne pas dépasser | 62,3% | 35% | 19,1 % | 19 % | 82,9 % |