L’acte 2 du confinement a ouvert une guerre surréaliste entre les activités dites essentielles ou autorisées et celles frappées par la fermeture administrative. Une opposition entre ceux qui peuvent travailler et les autres où le Gouvernement et les représentants professionnels se perdent dans de dangereuses conjectures. Analyse par Grégoire Leclercq, président de la Fédération Nationale des Auto-Entrepreneurs (FNAE).
Tribune de Grégoire Leclercq, parue le 4 novembre dans le magazine Forbes
Le confinement automnal a ouvert un débat exacerbé sur la notion de concurrence. Libraires ou fleuristes contre grandes surfaces, commerce de proximité non essentiels contre hypermarchés, coiffeurs de salon contre coiffeurs à domicile, salon de beauté contre esthéticiennes free-lance…Soutenus par de nombreux maires et élus locaux, ces commerçants et artisans indépendants s’appuient sur le concept de “distorsion de concurrence” et comptent bien lutter contre. Le fléchissement du Gouvernement renforce la controverse où l’équité et la responsabilité se confondent dangereusement. Sacrifiant aux lobbys ce qu’il reste d’activités au nom d’un égalitarisme forcené, la valeur travail est définitivement déchue de son sens premier.
Dans une économie intégrée, où la concurrence doit être libre et non faussée, la voici désormais en France, déloyale, à géométrie variable et avec une appréciation contestable, évoluant au gré des intérêts particuliers. Lorsqu’un salon dit qu’il est victime d’un coiffeur à domicile qui continue à travailler, c’est faux ! Il est victime de la crise sanitaire et économique, pas de son concurrent (et confrère), qui coupait déjà des cheveux à domicile avant la crise, et qui selon toute vraisemblance, en coupera encore après la crise. Et comme souvent en pareil cas, les études démontrent assez vite qu’il ne s’agit pas de la même clientèle, et que le déport des uns vers les autres est assez théorique en matière de service au particulier. Sans parler du e-commerce qui sortira grand gagnant de cette lutte fratricide…
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